LONGUEUIL – Le Longueuillois Jean-Charles Dufresne estime avoir été victime de brutalité policière par un agent du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en 2012. Une plainte en déontologie policière a été déposée et le processus de traitement est en cours.
L’évènement allégué s’est produit aux petites heures du matin, le 7 décembre 2012, près de l’entrée de l’Hôtel des Gouverneurs. M. Dufresne se trouvait déjà sur les lieux avec une autre personne alors que deux policiers sont débarqués dans le secteur pour intervenir dans une dispute entre un chauffeur de taxi et son client.
Jean-Charles Dufresne n’était pas impliqué dans cette altercation verbale. Il se serait toutefois fait dire par un des agents «de décalissez son camp d’ici». Le citoyen a répondu à l’agent qu’il était sur le trottoir, qu’il avait le droit d’être là et que personne n’était dérangé par sa présence. Il a aussi rappelé au policier que le SPVM avait été appelé pour intervenir dans la dispute.
Selon M. Dufresne, le policier en question l’a par la suite agrippé par le col de son manteau pour le jeter au sol. Une fois par terre, il aurait reçu du policier un coup de pied violent à l’œil droit, puis une série d’autres coups sur l’ensemble du corps.
«Après ce traitement brutal, le policier, non satisfait du résultat décida de menotter la victime et d’attacher ses pieds, peut-on lire dans une lettre de Mouvement Action Justice destinée au Commissaire à la déontologie policière. Pour ce faire, il prit brusquement le bras gauche de M. Dufresne et le tordit si fort en l’amenant vers l’arrière du corps qu’il lui brisa l’humérus en deux et lui déchira les tendons des bras. Malgré le craquement de l’os et les douleurs atroces suivies de cris et de supplices, M. Dufresne finit par être menotté et dirigé vers l’auto de police pour l’y entrer.»
Jean-Charles Dufresne assure qu’il a perdu connaissance à un certain moment. À son réveil, il a constaté que le policier l’avait attrapé par les pieds pour le jeter à l’extérieur du véhicule de patrouille.
«Puis, le policier lui donna quelques coups de pieds qui ont été interrompus par son collègue, qui lui demanda d’arrêter, poursuit la lettre de Mouvement Action Justice. Ce même policier retira les menottes et coupa les attaches aux pieds de M. Dufresne et le laissa par terre dans le parc le Carré Viger.»
En plus d’avoir subi plusieurs fractures, le Longueuillois a aussi reçu une contravention de 146$ pour avoir gêné ou entravé la circulation des piétons en ayant refusé de circuler à la demande d’un agent de la paix.
Pas d’accusation criminelle
Jean-Charles Dufresne s’est notamment tourné vers l’organisme Mouvement Action Justice pour que ce dernier entreprenne en son nom les démarches nécessaires. C’est ainsi qu’au mois de mars suivant l’évènement, une plainte criminelle a été déposée au SPVM.
Le corps policier a mené son enquête et déposé le dossier au bureau des substituts du Procureur général du Québec, qui a décidé de ne porter aucune accusation criminelle contre le policier.
Le président de Mouvement Action Justice, Hadj Zitouni, est déçu de la tournure des évènements jusqu’à maintenant dans ce dossier.
«Nous aurions aimé qu’un autre corps policer soit chargé de l’enquête. Cela aurait fait preuve de transparence, dit M. Zitouni, qui a même envoyé des lettres au ministre de la Sécurité publique pour ce dossier. Je n’étais pas là et je n’ai pas entendu ce que M. Dufresne a dit, mais on ne traite pas les gens de la manière avec laquelle le policier l’a traité.»
Le Courrier du Sud a invité le SPVM à réagir aux propos avancés par MM. Dufresne et Zitouni. La chargée de communication aux relations médias du SPVM, Marie-Élaine Ladouceur, a indiqué que son organisation n’émettrait aucun commentaire étant donné que la cause est actuellement devant le Commissaire à la déontologie policière.
Par Denis Bélanger
Photo: Robert Côté
Paul Larochelle, commissaire à la déontologie policière nous confirme par écrit en date du 28 novembre que les policiers peuvent ainsi briser le bras d’un citoyen : » La preuve est prépondérante que l’intimé Jérémy Dufort #5855 SPVM a causé la fracture à l’humérus gauche du plaignant Jean-Charles Dufresne qui était maîtrisé au même moment par les intimés Danick Tanguay #3770 SPVM et Jonathan Jean #5941 SPVM… Cependant, il ressort de la preuve que cette blessure est de nature accidentelle. »
Précisons qu’au moment où survient la fracture du bras, M. Dufresne était « maîtrisé », c’est-à-dire menotté, réfutant d’emblée le prétexte fallacieux invoqué par le commissaire imputant la blessure à de la « résistance lors de son arrestation »,
Au paragraphe suivant, le commissaire Larochelle nous confirme que : » L’état de santé fragilisé de M. Dufresne… nous amène à croire qu’il puisse s’agir ici d’un facteur contributif aux blessures subies. » Ainsi, la police peut brutaliser un citoyen, lui casser des membres alors qu’il est en contention et le commissaire à la déontologie n’y voit aucun « manquement déontologique » de la part des policiers impliqués dans cet incident. Et l’état de santé fragilisé résultant de cet abus flagrant de pouvoir n’est pas un facteur à retenir dans l’évaluation de la faute. Le message envoyé par le commissaire nous donne froid dans le dos.
Cette décision absurde du commissaire devrait être suffisante en elle-même pour motiver les députés de l’Assemblée Nationale de mettre un terme à son mandat car, de toute évidence, le commissaire refuse d’accomplir son devoir selon les volontés exprimées par le législateur dans l’exécution du mandat qu’il lui a confié.
De plus, nous avons ici la preuve officielle que le Québec en général, et Montréal plus en particulier, sont des territoires administrés sous la botte d’un régime policier, réalité que les jeunes ont pu constater à la dure lors du printemps Érable 2012.
Vivre notre justice on protège toujours les vrais criminel quand on parle d’avocate, policier en se qui concerne les juges j’aime mieux pas commenté on va déposé des accusations contre moi pour faux témoignage.